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Le mannequin de bois
Mook Yan Jong

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Les origines

Il y a 300 ans, a l’époque où le temple de Shaolin du sud existait encore, on raconte qu’il existait à l’intérieur du temple, un long couloir nommé « le couloir de la mort » !

Ce couloir étroit et obscur, était bordés de 108 mannequins de bois articulés ou armés. Il constituait la dernière épreuve que devait franchir les moines guerriers avant d’être autorisés à sortir du temple pour rejoindre le monde extérieur. Les moines aguerris devaient réaliser une technique sur chaque différents mannequin tout en avançant dans le couloir qui était jonchés de pièges.

Une fois arrivés au bout, ils devaient soulever à l’aide de leurs avants bras et d’une position cavalière, un très lourd chaudron rempli de braise. La brûlure cuisante d’un dragon et d’un tigre s’inscrivait sur leur peau pour le reste de leur vie. Une fois le chaudron déplacé, un système de levier actionnait alors l’ouverture d’une porte secrète, leur permettant de sortir et de quitter le temple pour rejoindre le monde laïque.

Après la destruction du temple du sud en 1768, les cinq plus grands maîtres du temple du sud s’enfuirent. Il n’était plus possible de s’entraîner à l’intérieur du couloir de la mort. Ces 5 maîtres, Gee Sin, Miao Hin, Fung do Tak, Pak Mei et Ng Mui (la seule femme) furent les fondateurs du style Wing Chun. Pour des raisons pratique liées a la transmission, ils condensèrent leur meilleure technique sur un seul mannequin.

La forme du Wing Chun évolua principalement jusqu’à Ip Man qui y apporta les dernières modifications en supprimant les répétitions à gauche et à droite, et en la scindant en deux parties. Traditionnellement en Chine, les formes se répétaient à gauche, puis à droite puis à gauche. Les maîtres soucieux de faciliter la transmission de leurs styles, supprimèrent peu à peu les répétitions et inclurent des variations différentes à gauche et à droite. C’est la raison pour laquelle on retrouve aujourd’hui deux formes bien distinctes au mannequin de bois. Une de 108 mouvements et une de 116 mouvements. Confit stérile autour de la forme des 108 ou des 116 techniques au mannequin de bois du Wing Chun Il existe de nombreuses écoles en Chine qui utilisent le mannequin de bois. Ces mannequins diffèrent en fonction des styles et des besoins de chacun.

La forme de l’école Wing Chun compte, de nos jours, 108 exercices au mannequins de bois ou 116 en fonction des écoles. Depuis la mort du grand maître Ip Man, de nombreux conflits sont apparus au sein des écoles de Wing Chun. Ceux-ci pour savoir qui détiendrait la « forme originelle » du mannequin de bois… !?

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Structure de la forme des 108 mouvements au mannequin de bois de notre école

La forme est divisée en 11 sections :
1. Technique d’entrée, Bil sao et Larp Sao
2. Bil sao, Larp Sao et position T
3. Pak sao et Chuen Sao
4. Bon Sao bas et coup de pied « coup de pelle » ou « queue du tigre »
5. Jut Sao, Kuan sao et double coup de paume
6. Double Tan sao et Huen Sao
7. Garn Sao et coup de pied d’arrêt
8. Bon Sao et Larp Sao et coup de coude
9. Gum Sao et Tarn Sao
10. Kuan Sao et balayage
11. Bil Sao

Chaque section de 10 mouvements est composée de variantes à gauche et à droite de manière asymétrique. Il existe donc aussi deux formes à l’intérieur d’une seule. En effet les variantes étant différentes à gauche et à droite, l’élève devra s’entraîner aux variantes du côté droit puis les reproduire à gauche. Il en va de même pour l’autre côté. De plus chaque partie de la forme peut être isolée et travaillée de manière indépendante. Chaque technique peut être combinée avec une autre, donnant ainsi une multitude de combinaisons.

Par ailleurs, la construction de la forme (par sections de 10 mouvements) est souvent une composition de 3 x 3 mouvements + une technique de fermeture. Cette idée de trois techniques est liée à celle de l’utilisation du dim mak, (l’art d’attaquer les points vitaux). En effet cette science indique que la chimie du corps et le schéma des points vitaux réagissent à la succession de trois frappes dans un ordre bien précis.

Ces cibles, une fois touchées dans l’ordre correct ,produisent des changements radicaux dans le flux sanguin, voir des blocages ou niveau des artères. Il modifie ainsi, l’espace d’un instant le flux les échanges gazeux à l’intérieur du corps. Cette succession de frappes peut provoquer l’évanouissement de l’adversaire, voir des lésions plus graves ( lésions internes, arrêt cardiaque, etc).

Cette science s’est quelque peu perdue au cours des siècles et il n’existe de nos jours, que très peu de maître détenant cette connaissance. La difficulté dans l’art du Dim mak tient a une connaissance parfaite de la médecine chinoise et de l’acupuncture. Le flux de l’énergie dans le corps n’étant pas le même en fonction des saisons et des heures de la journée.