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Les 5 étapes du combat :
stratégie des distances de combat en Wing Chun

Le combat en Wing Chun présente cinq étapes : l’avant-contact (l’observation) et l’approche (l’entrée), le
contact, l’échange, la retraite et la poursuite.

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01
L’avant contact et l’approche

L’avant contact est défini par un cercle appelé, le cercle du combat. Les combattants sont séparés de telle sorte qu’ils ne peuvent s’atteindre ni avec les poings, ni avec les jambes. Toute personne qui attaque, entre dans ce cercle de combat, donc se déplace pour obtenir une distance de contact. A cette distance l’observation et la mobilité sont les facteurs les plus importants.

Le pratiquant de Wing Chun observe le genou le plus proche, car toute approche à travers un déplacement sera détectée par un mouvement du genou. L’étape de l’approche est la plus difficile à gérer. Elle se situe entre l’avant contact et le contact, aussi faut-il avoir un travail de déplacement important et précis pour déjouer ou intercepter un combattant expérimenté. Il s’agit lors de cette approche, d’agir avec rapidité pour couper cette distance, et de ce fait, empêcher l’adversaire de structurer son attaque.

La technique d’entrée en Wing Chun à été spécialement conçue pour l’approche. Le pratiquant commence son mouvement d’entrée en remontant son genou en protection, de façon à protéger la partie moyenne et inférieure du corps. Pour la partie supérieure, il place ses bras en position de Bil Sao, occupant l’axe central, de sorte que l’adversaire est amené à travailler à l’extérieur de cet axe. C’est au cours de l’approche qu’intervient le travail réflexe visuel. Le pratiquant doit développer sa rapidité visuelle pour aller d’un point à un autre, de façon à intercepter les coups de son adversaire.

Le Wing Chun propose des exercices pour développer ou améliorer la vue, ou bien des exercices pour empêcher les yeux de cligner lorsqu’un coup de poing arrive au visage.

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02
Le contact

Le contact a lieu au moment où une partie du corps touche votre adversaire. Le pratiquant se sert de ces contacts pour définir les distances. A la limite du cercle de combat, seule la jambe peut prendre le contact, sans pour autant entrer en contact avec la cible principale (tête, corps). Là encore, le pratiquant, pour ne pas être surpris par le premier contact, observe le genou de son adversaire, pour définir la trajectoire du coup de pied, dans une position dite de côté ou de face.

Le contact de votre poignet avec celui de votre adversaire définit une autre distance. Celle-ci est devenue favorable pour les jambes. A ce stade, le pratiquant de Wing Chun passe en position de face, en utilisant le principe de la ligne centrale. Le corps doit être légèrement tourné de côté, de façon à minimiser la cible pour l’adversaire. A une distance aussi courte, nous faisons appel aussi bien à l’observation visuelle qu’au contact réflexe, pour détecter les agissements de notre adversaire, pouvant provenir aussi bien de ses bras que de ses jambes.

Le contact réflexe est le temps de réaction entre le contact lors de la parade ou l’interception de l’adversaire et la rupture de ce contact au moment de la contre-attaque.

Le Wing Chun comporte plusieurs exercices pour développer ces réflexes pendant le contact. Un de ces exercices est le Chi Sao.

03
L’échange

Cette étape se déroule généralement très rapidement. C’est en utilisant notre observation visuelle et notre relation de contact développée grâce au Chi Sao, que nous pouvons réagir à une telle situation. La notion de rapidité n’est pas le facteur majeur lors de l’échange.

Les pratiquants en général, essaient avant tout de réagir très rapidement, pour ne pas être touchés, ceci au détriment des moyens. Le pratiquant de Wing Chun utilise le point de contact, ce qui lui permet de sentir les intentions et les mouvements de l’adversaire. Imaginez un pêcheur jetant sa ligne dans l’eau, il ne peut pas voir s’il y a un poisson au bout. Quand le poisson mord l’hameçon, une vibration est émise et parcours toute la ligne jusqu’à la main du pêcheur, alors, instantanément, le pêcheur détecte sa prise.

De la même façon, le pratiquant essaie d’interrompre le prochain mouvement de son adversaire à partir de la vibration émise au contact. Comme disait si bien Jean de la Fontaine : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ! Un bon placement peut faciliter l’échange. Ce placement de notre corps par rapport à notre adversaire constitue une partie de la tactique, il peut annuler 50% des possibilités de l’adversaire.

04
La retraite

Cette étape survient lors de l’échange, si notre position ne nous est pas favorable. Nous utilisons la retraite pour restructurer notre défense ou notre attaque. Un pratiquant préférera éviter toute situation difficile plutôt que de se confronter directement et frontalement à la force de l’adversaire.

Il existe un proverbe que les pratiquants de Kung Fu et Ip Man en particulier aimait utiliser, il dit ceci : “Il faut savoir se courber sous le vent” .

Un pratiquant de Wing Chun utilisera de large déplacements en position cavalière et couvrira sa défense avec des mouvements de Fut Sao (bras balancé) et de Bil Sao (bras lancé), tel que démontré dans la troisième forme, Bil Jee. Une fois en sécurité, ayant laissé s’épuiser son adversaire dans une attaque vaine contre le vent, il pourra plus aisément trouver et franchir à nouveau un pont vers l’attaque.

05
La poursuite

Cette étape intervient lorsque notre adversaire utilise une retraite. L’art de poursuivre un adversaire est important. Dans une position d’avantage il ne faut pas laisser filer sa chance ! Il faut coller à l’adversaire comme une ombre ou plutôt comme l’eau s’infiltrant dans le vaste espace laissé par lui.

Si le timing de la poursuite laissait à l’adversaire le temps de respirer. Celui-ci pourrait alors se restructurer et tenter une nouvelle offensive ou prendre à son tour avantage de la situation.

L’efficacité du combat intervient lorsque le pratiquant obtient une maîtrise de sa technique, ce qui libère ses mouvements de toute contrainte. Réfléchir à une situation en se demandant ce qui est juste ou faux est déjà trop tard. Il faut faire intuitivement ce qui est correct.